Sunday, June 22, 2008

ZoPera ou ZoPera pas ?

ZoPA... Selon vous, qu'est-ce que cela pourrait bien être? Une zèbre des savanes, une peau de tambour qui résonne, un porte-voix, l'odeur d'une mouffette fleurie... ?! Peut-être aussi ... En tout cas ZoPA signifie ici Zone Piratus Autonomus. ZoPA est un collectif, un trio, une triade, une tridimension au cube, solidaire et théâtralisée.

Denis, Julie et Stéphanie lancent quelques mots, les phares de leur projet: Espace Rôles Autonomie.


Par des moments créatifs, ils les mêlent, les dessinent, les réinventent, les imaginent, les crient, les sculptent, les bougent, les dansent... Concrètement, disons "en situation", ce sera un périple pendant l'été 2008: une reconquête du Québec à vélo faite de théâtre invisible et visible. Un grand voyage pédalisé pour se réapproprier les espaces physiques, relationnels et imaginaires de leur territoire.



La ZoPA et l'Infringement Festival

Préparez-vous alors au coolonialisme !!

Terroristes s'accordant leur propre légitimité, leurs attentats sont là pour déstabiliser les catégories, les routines, les carcans, tout ce et tous ceux qui se pavanent d'un sens moulé uniformément et mécaniquement.

Ils donnent des corps à l'Indépendance et des coups aux habitudes.


Partir de soi, réclamer, occuper, partager, et CRIÉER. Leur désir c'est de bâtir, de vivre, de crier et créer leur autonomie. Ils sont des pirates, grands amateurs de détournement, entrant sur toute scène de la réalité pour la déstabiliser, la déranger. Ils voyagent sur le navire de l'absurde, du spontané, et y invitent tous ceux qui croisent leur route. Pas d'acteur ou de spectateur, que des interactions, car ils veulent ouvrir les voix, les voies et les possibles.
Ils provoquent la parole, tentant de lui révéler ses propres limites.

Leur théâtre n'est pas que dénonciation, il veut révéler et briser les allant-de-soi,
et nous faire ré- et re-agir.



A.B

Thursday, June 19, 2008

L’artivisme infiltre Montréal pendant le festival Infringement!

par Maria-Hélèna Pacelli, Le baton de parole

Quand je me suis assise pour écrire cet article, j’avais une série de courts slogans que je savais être intéressant seulement pour moi-même. Mais cet article n’est pas question de slogans. En fait, il traite de la façon dont on construit et on déconstruit nos idées par rapport à l’art et l’activisme, et de toutes les intersections qui naissent de leur convergence.

La soirée débute avec La toune à Landriault qui joue dans l’arrière-plan.

Dans l’ambiance d’une exposition d’art politisé intitulée Non à la paix, ça ferait trop de chômeurs, le débat s’amorce.

Si l’art peut être largement défini en tant que production créative et que l’activisme peut être largement considéré des actions intentionnelles qui visent une prise de conscience ou encore amener un changement social ou politique, qu’arrive-t-il lorsqu’on combine les deux? Cette convergence d’art et d’activisme soulève de nombreuses questions en ce qui à trait à la façon dont on défini l’art et l’activisme à la base.

Ce débat porte donc sur quatre thèmes, soit légalité/illégalité, espace public/privé, sponsorship et communications. Mais bien entendu, il s’élargit à beaucoup plus encore.

Certains diraient que l’art a toujours eu une composante subversive et verraient dans l’expression art-activisme une certaine redondance, mais ceci nous rappelle aussi l’espace radical d’où provient l’art. En effet, il y a tellement de définitions d’art et d’activisme qui survolent cette pseudo-table-de-conférence composée de tables du bistro Le Maître Chanteur, que c’en est presque trop à assimiler. Malgré tout, c’est enivrant de contempler toutes ces différentes façons que les activistes imaginent les pratiques qu’ils partagent si bien.

Plusieurs questions importantes sont soulevées concernant le future des pratiques subversives et de l’étique qui gouverne la construction du mouvement. Il y a un danger de reproduire les structures que nous visons à détruire dans nos efforts-même de les déconstruire. Les relations de pouvoir persistent. Il y a une incapacité à rejoindre la population générale, chose qui n’est peut-être même pas désirable. Une participante s’explique : « Quand on ne participe pas à la lutte, on maintient. »

Il est donc nécessaire dans les réseaux d’activistes de connaître qu’il y a deux visions complètement conflictuelles en jeu. Quand on travaille en matière de résistance culturelle, il faut se demander, comme le souligne une autre participante, si le but c’est de faire quelque chose d’alternatif en parallèle ou encore de détruire ce qui existe déjà?

Comme la plupart des activists savant bien, la prise de pouvoir vient de l’intérieur. Nous avons tous le pouvoir de changer les choses et se réapproprier ce pouvoir viendra à travers l’usage de diverses méthodes et pratiques sur une base locale, puis à travers le partage de nos histoires et nos expériences sur une grande échelle. C’est quelque chose que nous portons tous en nous; ça ne peut pas être forcé ou endoctriné – et c’est à nous de le reprendre!

Wednesday, June 18, 2008

P’tit Jésus du country

par Constance Tabary pour le Baton de Parole

Un Max Ricard tout nerveux monte la scène du Maître chanteur. Au début, il ne chante pas bien fort, mais il se chauffe notre homme de country ! Sa gorge se gonfle, souligne son physique acéré pour extraire son bon rock’n’roll. La petite note aiguë du country, il la gère.

« À force de boire dans les craques de trottoir », Max Ricard a trouvé l’inspiration pour écrire ses chansons. Il ne faut pas se laisser aller à suivre sa première impression. Le petit gars en a dans le ventre. Il a de quoi rappeler un Mano Solo.

On a hâte d’entendre son nouvel enregistrement avec la chanson Lâche moi pas Jésus. Quand on entend cette toune, on se dit que Ricard va traîner sa belle guitare sur un paquet de scènes…

À l’aide Petit Louis !

Félix Soude s’est vautré en jouant au soccer. Fait qu’il n’a pas pu jouer pour nous. Et bien tant pis pour lui !

C’est Louis-André Bourque, a.k.a. Petit Louis, qui s’est mis à table. Avec son shag chatoyant et sa barbe garnie, il nous a fait un one man show de chansonnier. M. Bourque n’a pas l’habitude de jouer tout seul. Il s’est senti isolé sur la scène sans son band. Ça, c’est ce qu’il dit. Parce que nous, on a trouvé qu’il en imposait avec son répertoire style Brassens. Sa voix est rauque, chaude, puissante…Non, non, je ne vous dis pas que c’est le Barry White québécois. Simplement, il a de la prestance et ses paroles sont à la fois poétiques et drôles. On en redemande ! Et ça tombe bien parce qu’il va revenir jouer avec ses acolytes le 29.

Monday, June 16, 2008

Éloge de l'activisme

Entretien avec Pauline Le Goïc par AB du Baton de Parole

A.B: Bonjour Pauline. Tu viens de France, alors peux-tu nous raconter ce qui t'a amené ici à Montréal ?

P: À la base, j'ai une pratique qui mêle art et activisme. Je fais partie d'un collectif à Rennes qui s'appelle Public Act. Ensemble, nous menons des recherches et nous en sommes venus à nous dire que ce serait bien de faire une recherche qui s'inscrive dans le cadre universitaire, même si ce cadre justement ne nous plaît pas beaucoup. Donc on s'est engagé collectivement dans la réalisation d'une thèse de doctorat. Et c'est donc par rapport à cette recherche que j'ai connu le Festival Infringement. Pour cette recherche c'était intéressant, mais aussi pour moi, puisque je voulais proposer quelques actions "en tant qu'artiste". Pourquoi pas à l'édition de Bordeaux ? Parce que je voulais connaître un milieu activiste différent, de nouvelles formes de pratiques. Je voulais saisir ce que signifie activisme ici, les gens que ça regroupe...

A.B: Quelles sont justement les performances que tu présentes pendant le festival?

P: Il y a deux actions. La première c'est éloge de la paresse. Ça consiste à m'installer dans l'espace public. Je suis moulée dans un hamac d'un vert bien pétant, accrochée dans le mobilier urbain. Je reste là, immobile, muette. Le temps varie selon les conditions, l'idéal c'est de rester une bonne heure minimum.

"L'idée c'est de créer un contraste avec l'ambiance de la ville, le bruit, la vitesse, les gens qui sortent du métro pour aller au boulot... C'est une opposition à tout ce qu'on nous propose en général, ce qui brille, qui va vite, le zapping, tout ce qui est plein d'éclat, éclat de voix, de lumière, le spectaculaire vite consommé, vite-digéré."

C'est essayer de proposer un truc qui fait poser des questions, qui ne répond pas, et qui est immobile. Et si les gens veulent des réponses, ils n'ont plus qu'à se tourner en eux-mêmes pour les trouver. Le deuxième c'est soliloque. Ça consiste à proposer un texte sur la prise de parole aux passants. Je porte une combinaison intégrale rouge avec une dentelle qui me sort de la bouche et qui forme une espèce de grand mégaphone. Je dis le texte à voix basse et reste immobile. Je travaille toujours avec des costumes dont ne dépassent que mes mains. Mon visage est masqué. C'est important pour moi de travailler sur le coté anonyme. D'abord le fait que le public ne s'intéresse pas à une personne singulière, mais juste à une présence, à un corps. Que ce soit moi ou quelqu'un d'autre, peu importe, sauf pour moi-même bien sûr, parce que je dois vivre l'expérience de la confrontation avec le public. Alors que le public lui n'est pas en confrontation avec moi personnellement, mais avec un objet artistique, un corps. Et puis, ça m'énerve que les gens attribuent plus d'importance à la personne qu'au contenu. Ils portent trop souvent des jugements de valeur par rapport à des critères liés aux statuts, à la reconnaissance, à de l'intellectualisme.

"C'est vraiment ça qui est chiant dans le milieu officiel de l'art, c'est que les artistes sont en quête de reconnaissance, de statut et de public."

Du coup, ils attendent plus de recevoir quelque chose que de donner quelque chose, ils veulent gagner quelque chose de ce qu'ils font.

A.B: Raconte nous les performances que tu as déjà faite ici à Montréal...

Toutes mes performances se font dans la rue. Je veux pas faire se déplacer les gens, je veux aller les trouver là où ils sont, dans l'état d'esprit où ils sont. Je ne veux pas qu'ils se soient préparés, je les prends sur le vif. La gratuité est aussi essentielle pour moi. Ici, pour l'instant je n'en ai fait qu'une, Éloge de la paresse. La première fois, c'était en travers d'un trottoir, le long du boulevard René Levesque, coin Union. On ne pouvait pas m'éviter et pourtant tous les gens ont trouvé le moyen de le faire. C'était bizarre et c'est ça qui était vraiment intéressant.

"C'est vraiment la confrontation avec l'homme-machine, l'homme pressé, en costume prêt à aller bosse. L'espace public est pour eux un non-lieu, juste fait pour être traverser, pour aller d'un point à un autre. La ville devient un lieu vide."

C'est terrible parce qu'il n'y a plus de connexion entre les lieux, ce sont des bulles non reliées entre elles, entre lesquelles les gens ne se croisent plus, ne se parlent plus. La deuxième fois c'était Square Victoria. J'ai eu un tout petit peu plus d'attention. J'étais bien par contre, très confortable, une belle vue sur le ciel et les arbres !! Ça me met dans une position peu habituelle. Même pour moi ! Quand je traverse la rue, j'ai jamais ce point de vue-là, du dormeur, je ne m'arrête pas. Ça me permet aussi tout ça. Il y a une dame qui s'est arrêtée, elle m'a parlé et m'a glissé son numéro en me disant qu'elle était vraiment intéressée par ce que je faisais. Mais je sais pas si finalement elle fait plus partie de l'action que tous ceux qui ne s'arrêtent pas, ou ne lancent même pas un regard. D'habitude, je refais jamais mes actions car je veux pas que ce soit de la représentation. Mais cette fois-là ça m'intéressait de m'accrocher tous les jours, un peu comme on faut sa sieste tous les jours. Du coup cette performance en fait regroupe tous les moments où j'étais dans mon hamac, comme un ensemble. Il y a l'idée de répétition pour cette action. Pour Soliloque, je reviendrai aussi tous les jours, comme pour rabacher toujours le même discours. Ce que je veux c'est un peu matraquer avec un texte, le répéter plusieurs fois sur le moment et chaque jour.

A.B: Activisme, art et immobilité, comment tu expliques ce rapprochement un peu paradoxal ?

P: Face à tant d'agitation, qu'est-ce que je pouvais faire ? J'étais un peu tétanisée par cette course aliénée et bruyante.

"Dans mes actions, il y a à la fois le message de "il faut s'arrêter" et de "il faut s'activer". Arrêter ce mouvement tous azimut et s'activer pour ne plus rester inerte."

Il y a aussi l'idée d'inverser l'ordre de la performance artistique traditionnelle, celle où le public est assis et l'artiste est en face et s'agite. Là je suis immobile, alors les passants peuvent être un peu bouleversés et c'est justement ce que je veux.
Il reste quand même une impasse, disons une contradiction entre le fait de se prétendre activiste et le fait de proposer de la non-action, puisque c'est comme ça que j'appelle mes performances. C'est toujours le problème de traduction d'une pensée activiste, traduire cette pensée de manière artistique. Ces performances c'est en fait ce que je fais de moins activiste dans ma vie. Je crois qu'il n'y a pas d'art activiste, mais il y a une approche par les activistes des problématiques esthétiques.

A.B.: Et alors l'inverse ne serait pas vrai, une approche par les artistes des problématique activistes ?

P: Je crois pas. Ça voudrait dire que l'art pourrait résoudre les questions politiques et ça marche pas, l'art ne transforme pas. Mais je pense que la transformation du monde ne peut se faire sans une réflexion sur l'esthétique, mais comme sur tout le reste. Je m'intéresse autant au féminisme, à l'anarchisme, aux tentatives zapatistes, aux mouvements sociaux, aux nano-technologies, à la grève... L'art pour moi n'est qu'une forme parmi d'autres.

Wednesday, June 11, 2008

URGENT: Appel à tous pour appuyer le festival Présence autochtone

Le ministre fédéral de Développement économique Canada a décidé de couper les subventions qui étaient annuellement versées à Présence autochtone. Annoncée à moins de quatre semaines de l'événement, cette coupure que rien n'avait laissé prévoir a un effet déstabilisateur sur le déroulement de la manifestation et vient porter un coup sérieux au maintien de la seule activité annuelle d'envergure internationale consacrée aux Premières Nations dans la métropole québécoise.

Alors que le dossier de Présence autochtone se classait parmi les plus performants, cette décision s'avère difficilement explicable, d'autant plus que d'autres événements mieux fournis en budget et en subvention ont vu les millions pleuvoir dans leurs coffres déjà bien garnis.

Répression politique? Trafic d'influence? Montée de lait du ministre Blackburn suite aux représentations de l'APNQL à l'ONU? Nous ne pouvons que conjecturer sur ce qui ce cache derrière cette coupe brutale. Il apparaît évident que le moment et la manière choisis pour procéder vise à nuire le plus possible à la survie du festival.

Dans un premier temps, nous demandons aux partenaires et amis de Présence autochtone, d'appuyer la demande que nous avons faite pour que le ministère revienne sur cette décision inacceptable.

Voici donc un modèle de lettre que nous vous demandons de faire
parvenir au ministre concerné, Jean-Pierre Blackburn blackburn.j@parl.gc.ca, avec copie au bureau du premier ministre Stephen Harper pm@pm.gc.ca

Vous pouvez rajouter des éléments de votre cru mais, à l'étape actuelle,
rappelez-vous que le ton doit rester poli.

En vous remerciant d'appuyer Présence autochtone

André Dudemaine

Directeur, Terres en vues