Thursday, June 19, 2008

L’artivisme infiltre Montréal pendant le festival Infringement!

par Maria-Hélèna Pacelli, Le baton de parole

Quand je me suis assise pour écrire cet article, j’avais une série de courts slogans que je savais être intéressant seulement pour moi-même. Mais cet article n’est pas question de slogans. En fait, il traite de la façon dont on construit et on déconstruit nos idées par rapport à l’art et l’activisme, et de toutes les intersections qui naissent de leur convergence.

La soirée débute avec La toune à Landriault qui joue dans l’arrière-plan.

Dans l’ambiance d’une exposition d’art politisé intitulée Non à la paix, ça ferait trop de chômeurs, le débat s’amorce.

Si l’art peut être largement défini en tant que production créative et que l’activisme peut être largement considéré des actions intentionnelles qui visent une prise de conscience ou encore amener un changement social ou politique, qu’arrive-t-il lorsqu’on combine les deux? Cette convergence d’art et d’activisme soulève de nombreuses questions en ce qui à trait à la façon dont on défini l’art et l’activisme à la base.

Ce débat porte donc sur quatre thèmes, soit légalité/illégalité, espace public/privé, sponsorship et communications. Mais bien entendu, il s’élargit à beaucoup plus encore.

Certains diraient que l’art a toujours eu une composante subversive et verraient dans l’expression art-activisme une certaine redondance, mais ceci nous rappelle aussi l’espace radical d’où provient l’art. En effet, il y a tellement de définitions d’art et d’activisme qui survolent cette pseudo-table-de-conférence composée de tables du bistro Le Maître Chanteur, que c’en est presque trop à assimiler. Malgré tout, c’est enivrant de contempler toutes ces différentes façons que les activistes imaginent les pratiques qu’ils partagent si bien.

Plusieurs questions importantes sont soulevées concernant le future des pratiques subversives et de l’étique qui gouverne la construction du mouvement. Il y a un danger de reproduire les structures que nous visons à détruire dans nos efforts-même de les déconstruire. Les relations de pouvoir persistent. Il y a une incapacité à rejoindre la population générale, chose qui n’est peut-être même pas désirable. Une participante s’explique : « Quand on ne participe pas à la lutte, on maintient. »

Il est donc nécessaire dans les réseaux d’activistes de connaître qu’il y a deux visions complètement conflictuelles en jeu. Quand on travaille en matière de résistance culturelle, il faut se demander, comme le souligne une autre participante, si le but c’est de faire quelque chose d’alternatif en parallèle ou encore de détruire ce qui existe déjà?

Comme la plupart des activists savant bien, la prise de pouvoir vient de l’intérieur. Nous avons tous le pouvoir de changer les choses et se réapproprier ce pouvoir viendra à travers l’usage de diverses méthodes et pratiques sur une base locale, puis à travers le partage de nos histoires et nos expériences sur une grande échelle. C’est quelque chose que nous portons tous en nous; ça ne peut pas être forcé ou endoctriné – et c’est à nous de le reprendre!

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